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La nutrition de vos bovins : comment stimuler la production de lait ?

Verre de lait devant des bovins

Pour rentabiliser l’élevage de vaches, il est nécessaire de booster leur production laitière. Pour atteindre cet objectif, certains éleveurs de bovins optent pour l’achat de nouvelles laitières. Cela représente un investissement important, car il faut prévoir plus d’espace pour accueillir les nouvelles vaches et engager plus de personnel qualifié pour la traite. À cela, il faudrait ajouter les frais alimentaires et vétérinaires. Au lieu de miser sur cette solution onéreuse, vous pouvez améliorer les rendements laitiers de vos vaches en leur fournissant une alimentation riche et équilibrée.

Introduction aux bases de l’alimentation des bovins à lait

Les vaches et les taureaux sont des animaux qui se nourrissent essentiellement de végétaux (herbes, plantes herbacées, plantes ligneuses…). Ceux-ci leur apportent les éléments nutritifs essentiels pour satisfaire leurs différents besoins qui sont regroupés en deux grandes catégories. Tout d’abord, nous avons les besoins d’entretien qui sont assimilables aux besoins de leur métabolisme basal. Ensuite, nous distinguons les besoins de production qui comprennent la gestation, la croissance et la production laitière. Il est évident que ces derniers types de besoins ne sont présents que chez une vache laitière. En général, les bovins doivent ingérer une quantité importante d’aliments nommée ration. Celle-ci varie en fonction de la race de l’animal, son âge et son état de santé.

Comme l’explique Vitalac.eu, une vache laitière traverse trois périodes. La première période qualifiée d’élevage prend fin avec le premier vêlage. Au cours de cette phase importante pour la génisse, elle peut bénéficier de la même alimentation qu’un ruminant de race à viande. La seconde période est celle de la production laitière. Elle peut durer en moyenne un mois. À ce stade précis, l’alimentation de la vache doit être renforcée, donc plus abondante. Il est recommandé qu’elle soit composée majoritairement de fourrages et minoritairement de céréales ainsi que de végétaux concentrés en protéines. S’agissant des fourrages, il en existe divers types. Vous avez le choix entre les fourrages verts (herbe, luzerne, colza…) et les fourrages récoltés (foin, paille, ensilage de maïs, enrubannage d’herbe…).

Souvent négligée, l’eau tient une place prépondérante dans l’alimentation des bovins à lait. Elle facilite l’ingestion et booste la production de lait. En moyenne, une vache adulte consomme 70 litres d’eau par jour. Il faut donc mettre à disposition de ces ruminants de l’eau potable à volonté.

nutrition bovins production lait

L’importance d’une alimentation équilibrée pour améliorer les rendements laitiers

Tous les professionnels en élevage de bovins sont unanimes sur le fait que les fourrages ne couvrent pas toujours tous les besoins quotidiens des vaches laitières. En tant qu’éleveur, il est de votre responsabilité d’offrir une ration adéquate et complète à vos bovins. Elle doit contenir tous les éléments nutritifs (glucides, lipides, matières azotées, vitamines, minéraux) dont votre animal a besoin. Un déséquilibre nutritionnel peut occasionner des problèmes de santé chez votre animal. Heureusement, on peut analyser le fourrage pour déterminer la teneur de chacune de ses valeurs nutritives. En fonction de sa composition, on peut adapter le reste des aliments qui vont constituer la ration de votre bovin.

Dans la pratique, les aliments ingérés par la vache vont transiter par son rumen. Quand la flore du rumen est bien nourrie (équilibre entre protéines et apports en énergie), celui-ci synthétise en grand nombre des protéines microbiennes ainsi que des acides gras volatils (activateurs moléculaires efficaces dans la production du lait). Ainsi, le rumen maintient un bon niveau de fermentation, un facteur très important dans la production laitière. Quand les exigences en matière de protéines et d’énergie ne sont pas respectées, le rumen devient moins efficace. Subséquemment, cela influe sur la qualité et la quantité du lait. Pour ne pas être confronté à cette situation, il est conseillé d’équilibrer la ration à 100 PDIE/UFL.

Quels aliments pour améliorer l’alimentation de votre élevage ?

En complément aux fourrages, on peut intégrer certaines céréales dans la ration de la vache pour l’équilibrer. On pense notamment aux maïs grains, aux blés, aux orges, aux triticales, aux seigles et aux avoines. Cependant, leur teneur ne doit pas dépasser les 30 % du menu journalier. Ce sont des aliments qui sont de véritables sources d’énergie et de protéines. Le maïs grains, par exemple, possède 93 g de protéine brute, 23 g de fibre brute, 612 g d’amidon, 17 g de sucre et 0,4 g de calcium. Dans la composition du blé, on retrouve 121 g de protéine brute, 26 g de fibre brute, 594 g d’amidon, 28 g de sucre et 0,6 g de calcium.

Certains fourrages peuvent présenter une valeur PDI faible. À ceux-ci, il faut associer des tourteaux, notamment le soja et le colza. Ceux-ci sont réputés pour être extrêmement énergétiques. Le seul bémol, c’est qu’ils peuvent coûter cher. En alternative à ces solutions, optez pour des légumineuses telles que la luzerne, le trèfle blanc et le trèfle violet.

alimentation élevage vaches

L’utilisation de minéraux et de vitamines pour fournir des nutriments essentiels

On ne peut faire l’impasse sur les minéraux ainsi que les vitamines dans la ration de la vache et prétendre qu’elle est équilibrée. Qu’ils soient petits ou grands, tous les bovins ont besoin de certains minéraux caractérisés de sensibles. On dénombre parmi ceux-ci le phosphore. Très déterminant dans le métabolisme énergétique, il booste la production laitière. Une vache qui présente des carences en phosphore a des difficultés de croissance. De plus, sa production laitière chute considérablement. Le calcium et le magnésium sont également des minéraux majeurs qui doivent se retrouver dans la composition alimentaire de la ration d’une vache.

En ce qui concerne les oligo-éléments utiles pour la vache, on a le cuivre, le zinc, le manganèse, le sélénium. Elle a également besoin de substances organiques actives comme les vitamines A, D et E. La plupart de ces éléments se trouvent dans les aliments de base des bovins (fourrages, foin de luzerne, ensilage de maïs…). Toutefois, de nombreux compléments minéraux et vitaminiques sont disponibles dans le commerce. Vous pouvez les retrouver sous forme de compléments alimentaires ou de blocs de minéraux (pierres à lécher).

Tenir compte de l’appétence lors de l’introduction de nouveaux aliments

Pour être accepté par le bovin, un aliment doit satisfaire ses préférences naturelles. Le premier paramètre qui aide le ruminant à apprécier un aliment est l’odeur. Elle est perçue par la muqueuse de sa cavité nasale, l’épithélium olfactif. Celle-ci s’étend sur 9 cm² chez les humains, mais 100 cm² chez les ruminants. Cela montre à quel point l’odorat est très développé chez les bovins. Après la perception olfactive, le ruminant s’intéresse à l’aspect physique de l’aliment. Cela inclut sa texture, sa taille et son apparence. Cette appréciation varie selon la race et le stade physiologique de l’animal. Pour finir, le ruminant évalue la flaveur grâce à ses bourgeons gustatifs (environ 25 000). Après ingestion de l’aliment, toutes ces propriétés sont enregistrées dans le système nerveux central de l’animal.

En fonction du stade de développement de votre vache, vous pouvez décider d’intégrer dans son alimentation de nouveaux aliments pour couvrir ses besoins (production laitière par exemple). Pour réussir ce pari sans grande difficulté, il est capital de prendre en compte l’appétence de votre animal. L’introduction de nouveaux aliments ne doit pas se faire de manière brusque, mais progressivement pour qu’il s’adapte aux changements alimentaires. Il existe de nombreux arômes fonctionnels dans le commerce qui améliorent l’odeur des aliments. Avant d’en acheter un, consultez votre vétérinaire. Par ailleurs, les bovins apprécient la saveur sucrée. Travaillez sur ce paramètre lors de la transition alimentaire de ces derniers.

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